Au cœur des ateliers Vulcan, j’ai photographié des mains attentives, robustes sur le bois et délicates à la découpe d’une mousse, légères sur le papier de soie et précises dans la pose d’un pochoir.
Des « petites mains » habiles, jumelles de celles que j’ai pu découvrir dans certains ateliers de haute couture parisien.

« L’art de veiller sur l’art.

D’abord vient le geste artistique. Puis l’œuvre vit sa vie. Alors survient le geste protecteur, celui qui prend le plus grand soin de l’œuvre d’art et l’accompagne sur les multiples routes qu’elle emprunte.
Exposée aux yeux de tous ou réservée à l’admiration d’un seul, un jour à Rome, un autre à Sao Paulo, une œuvre a souvent plusieurs vies. Une multitude de gestes précis, attentionnés, experts et sensibles tissent les liens entre toutes ces existences comme une toile protectrice.
Guidées par la fragilité d’une toile, les courbes d’une sculpture, les lignes d’un vase, les mains enveloppent, fabriquent, portent, déposent avec la conscience de la préciosité et de la singularité de chaque œuvre.
Elles agissent dans l’ombre, travaillent à pas feutrés, accomplissent un travail de fourmis et cultivent le silence. Il nous semblait tout naturel à travers le travail d’Anne, de les mettre en lumière et de leur rendre hommage.
Ces mains, ces gestes et, par delà, tout ces savoir-faire, œuvrent à faire voyager l’art, à le protéger et à le conserver avec dévouement et passion. »

Caroline Larrousse et Xavier Picheret